NOS VIGNERONS

Domaine de la Soufrandise

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Les origines du domaine …

C’est le domaine familial de Nicolas, mon mari. C’est une propriété qui est dans la famille depuis 1853. C’était des négociants en vin de Bercy mais originaire de notre région qui ont souhaité revenir et ont eu l’opportunité d’acheter cette propriété. La maison a été bâtie en 1831 par un lieutenant colonel de la garde Napoléonienne qui est venu se marier à Fuissé. Lorsqu’il est décédé, sa veuve n’a pas souhaité garder le domaine alors la famille de Nicolas l’a acheté. 

Ça a été mené par plusieurs générations jusqu’à Nicolas qui initialement été ingénieur forestier et qui a eu l’opportunité de s’installer sur la propriété en 1986.  Moi je suis venue faire les vendanges puis je suis restée. Je me suis installée sur le domaine en 1990. J’ai une formation de comptable au départ et on a tous les deux fait nos formations au CFPPA de Davayé pour pouvoir apprendre et comprendre mieux la vigne. La propriété avait été mise en métayage, comme ça se faisait beaucoup à l’époque, et la dernière personne qui s’en occupait nous a donné beaucoup de conseils sur les vignes, la taille, etc. On est la 6ème génération.

De belles évolutions, avec un domaine qui passe de 3,5ha à 7ha

Nous avons commencé avec un petit domaine de 3,5 ha puis on a continué petit à petit à s’agrandir, on est passé à 6 ha et maintenant on est à 7 ha. On a 6 ha en Pouilly-Fuissé et 1 ha en Mâcon-Fuissé. 25 parcelles toutes réparties sur la commune de Fuissé. Ce qui est très intéressant c’est d’avoir des terroirs différents, des expositions différentes et des âges de vigne différents. 

« On peut véritablement exprimer ce que la nature nous donne, c’est à dire qu’on essaye d’être le moins interventionniste possible. »

On ne peut pas être en bio car on a beaucoup de gens autour de nous en conventionnel et ils traitent autour de nous. On fait de la lutte raisonnée, on traite le moins possible, notre enherbement est maitrisé. Toute notre récolte est manuelle de manière à pouvoir apprécier la qualité du raisin à sa juste valeur et à sa juste maturité.

On travaille avec un pressoir pneumatique qui nous permet d’adapter la pression en fonction de la qualité du raisin. On fonctionne qu’avec des levures indigènes, on ne rajoute pas d’autres levures, pour garder l’expression du terroir jusqu’au bout. La nature sait nous donner des choses, il faut être patient et faire avec.

Et pour le millésime 2018 ?

Le millésime 2018 s’annonce bien. Il y a eu une jolie sortie de fleurs, là on passe une période un peu délicate avec cette canicule. Théoriquement la semaine prochaine ils nous annoncent de la pluie, heureusement, car après la vigne va rentrer en stress hydrique et ce n’est pas très bon pour le raisin. Donc si on a de la pluie, ça devrait arranger les choses, et théoriquement on devrait avoir une jolie récolte. Ce qui nous apporterait le plus grand bien puisqu’on a fait 4 petites récoltes ces dernières années, ça été très difficile niveau commercialisation.

2017 nous a fait du bien et 2018 s’annonce bien. 

« Notre objectif est vraiment de préserver le terroir aussi bien à la vigne qu’au chai et de pouvoir le retranscrire au niveau de la dégustation. »

Une petite anecdote qu’on pourrait partager c’est que la dernière personne qui habitait dans notre maison est devenue centenaire, on peut dire que le vin conserve.

On est fier de ce qu’on produit, on valorise notre travail de A à Z, on connaît notre métier et on le fait avec passion.  

« Notre vigne c’est un peu comme nos enfants ».   

On en prend soin et on va la suivre dans son développement. Plus elle va vieillir plus elle va donner moins, mais mieux. Je pense qu’on peut réellement faire un parallèle entre la personne et la vigne. La partie la plus enrichissante de notre travail c’est de considérer chaque cep comme une personnalité.

Un travail de couple !

Nous sommes des personnes discrètes, nous n’aimons pas trop se mettre en avant et laissons davantage les gens venir à nous, par découverte. Nicolas s’investit énormément dans son travail, il a toute la partie vinification, moi j’ai la partie administrative et je participe aux travaux de la vigne avec lui. Nous faisons beaucoup d'assemblage puisque nous avons plein de parcelles différentes. Pour cela, nous dégustons ses assemblages et malgré nos différences de sensibilités, on arrive toujours à la même conclusion, on va dans la même direction. On essaye d’avoir un fil conducteur dans nos vins et c’est important d’être d’accord là dessus.

 

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